En matière d’énergie, les débuts d’année se suivent et se ressemblent. Dans l’euphorie des passages à l’an nouveau, tout semble possible. Cette année sera enfin la bonne se dit-on. Du moins c’est ce que l’on se pousse à croire.
En effet, ces bonnes résolutions sont d’une constance à faire rêver tout mathématicien qui chercherait une suite parfaitement équivalente : aucune n’est jamais tenue, immuablement.
Et ce qui vaut pour les individus vaut également pour les politiques publiques ou les tendances de société. Car oui, de fait, depuis l’appel du Président Jacques Chirac à agir lors du sommet pour la Terre de Johannesburg, l’échéance de la « transition écologique » ne cesse d’être retardée. 2020 au début du siècle, 2030 encore hier, 2050 maintenant. La décennie qui s’est ouverte il y a à peine un an ne sera pas encore écoulée que l’horizon aura déjà coulé vers 2070, ou plus assurément, 2100. Voyez cette fuite du temps que regrettaient déjà Du Bellay ou encore Lamartine…
Or, pendant ce temps, le temps, lui, effectivement, s’écoule, et les jours vécus s’accumulent. Et avec eux le lot quotidien de trajets, de production et de consommation d’énergie de la race humaine. Du reste, l’épuisement des hydrocarbures devient chaque jour plus un mirage qu’une réalité. Ce serait effectivement un coup d’arrêt qui forcerait l’humanité à changer de mode de consommation voire même de civilisation. Mais force est de constater qu’avec les découvertes de nouveaux gisements qui semblent inépuisables, la question de la réelle faisabilité du changement de paradigme se pose réellement. Sommes-nous condamnés à poursuivre cette aire énergético-civilisationnel, dans laquelle nous vivons depuis la première révolution industrielle ?
Osons mettre de côté le phantasme du retour à un âge d’or archaïque d’un monde qui ne produit plus rien. En effet, il n’y a qu’à voir la persistance des mentalités capitalistes pour comprendre que cette théorie de la décroissance reste difficilement envisageable. Il reste toutefois une lueur d’espoir, que jetterait enfin une ampoule bas carbone.
De fait, ce n’est pas la voie du retour aux origines qui est celle de la réussite. C’est peut-être au contraire celle d’une foi dans la science et dans la capacité de résilience de l’Humanité. En effet, les possibilités pour décarboner l’économie sont au nombre de deux. Nous pouvons revenir à un archaïsme protecteur, ou se réinventer pour réaliser ce qui avait toujours semblé impossible au plus grand nombre. Ne semblait-il pas insensé au début du XXème siècle de voler en avion ou marcher sur la Lune ?
Étant donné que le caractère régressif de la première solution est obvie, concentrons-nous sur la seconde. Songeons par exemple à Tesla et son envolée boursière en 2020. Cette progression spectaculaire est certes mâtinée de l’irrationalité caractéristique des investisseurs occasionnels. Mais elle traduit aussi et surtout l’attente croissante des industriels, des institutionnels, des politiques publiques, en somme de toute la société, d’une solution alternative de consommation. Cette solution se trouverait en partie dans le développement de nouvelles technologies dans le secteur de l’énergie.
On peut légitimement comprendre ces acteurs en quête de changement. La « transition » des technologies héritées de Karl Diesel, vers celles du vingt-et-unième siècle représente le remplacement d’un marché saturé par un marché où tout le monde est à équiper. En effet, les investisseurs, et plus généralement les décideurs économiques ne s’embêtent guère d’angélisme écologique. Non pas qu’ils soient insensibles à tout cela. Cependant la réalité est que les fonds de pension ou d’investissement sont des personnes morales, donc dénuées de sentiments. Au plus elles possèdent l’amour du gain, pécuniaire ou autre, qui est après tout un catalyseur de l’histoire humaine.
Et c’est justement pour cela que l’on peut raisonnablement dire que si, dans le plan technologique actuel, rien de bon ne sortira, le changement de paradigme technologique sonnera le début d’une amélioration notable. Car si les plus grands fonds du monde ont choisi de miser sur ce nouveau monde industriel, et dont le véhicule électrique n’est qu’un des aspects, c’est qu’il va être amené à être la norme. C’est cela même qui justifie les si gros investissements consentis jusqu’ici dans les nouvelles énergies.
En effet, quid d’une éventuelle obligation de mise aux normes entraînée par le législateur ? Les profits seraient exceptionnels si chaque voiture de France et de Navarre avait obligation à être changée pour un modèle flambant neuf. Ces voitures embarqueraient les toutes dernières, et donc onéreuses, technologies électriques ou hydrogènes. Il y a de cela trente ans, l’amiante était l’avenir de l’isolation… Et pourtant cela n’a pas empêché l’État de changer de direction radicalement.
Toutefois, ce n’est pas arrivé du jour au lendemain, et hier comme aujourd’hui, se tenir alerte est le meilleur moyen de voir venir les choses, et de profiter de la manne à venir… SKEMA Conseil propose ainsi un service de veille concurrentielle, juridique et sectorielle afin de toujours avoir un coup d’avance, parce que demain s’écrit par les rêves bien présents et tangibles d’aujourd’hui. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous écrire ici .
Rédigé par Lucas JOLY