L’année 2024 semble poser des défis majeurs pour les salons de coiffure, confrontés à de nombreux facteurs déstabilisateurs, notre étude de marché vous décrypte tout cela.
En effet, la conjoncture économique actuelle se traduit par un ralentissement de la croissance économique, directement amplifié par le faible pouvoir d’achat des consommateurs. De plus, la crise de recrutement liée aux pénuries de main-d’œuvre n’arrange pas la situation. Pourtant, le marché des salons de coiffure n’est pas en berne avec une croissance annoncée de +3% pour l’année 2023…
Effectivement de nouveaux concepts émergent et ont le vent en poupe, notamment axés sur le concept de « barbers », des prix low cost ou encore des produits bio. Dans ce contexte, les grands acteurs du secteur déploient des stratégies agressives pour maintenir leur compétitivité. L’innovation et l’adaptabilité s’avèrent cruciales pour traverser cette période tumultueuse et assurer la pérennité des salons de coiffure dans un environnement en constante évolution.
SKEMA Conseil propose donc de vous présenter une mini étude de marché, afin d’y exposer les défis à surmonter d’ici la fin de la décennie.
Cette étude de marché met en lumière les tendances passées et avenirs du marché des salons de coiffure. En premier lieu, la pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif sur le chiffre d’affaires du secteur des salons de coiffure, entraînant une baisse de -18,1 % en 2020 . En outre, la situation économique et financière des ménages aggrave la situation. Effectivement, l’évolution du pouvoir d’achat a une influence directe sur les dépenses des Français en matière de services de coiffure. Si les contraintes budgétaires persistent, les ménages risquent de fréquenter moins régulièrement les salons de coiffure (6,3 visites/an) et de réduire le nombre de prestations. Par exemple, les clients opteraient pour une coupe sans shampoing et limiteraient les dépenses superflues liées aux produits cosmétiques.
La démocratisation des outils de coiffure tels que les tondeuses et les produits de coloration, combinée aux périodes de confinement (avec la prolifération des tutoriels en ligne et la fermeture des salons), a encouragé une nouvelle tendance : le « DIY » (« fais-le toi-même »). 4,617 millions (selon Xerfi) : c’est le volume de tondeuses et de rasoirs vendus aux particuliers. Ce chiffre illustre la démocratisation croissante des appareils de coiffure. Cette tendance a eu des répercussions défavorables sur le secteur des salons de coiffure, où certains clients renoncent désormais aux prestations dispensées par des professionnels .
Cette tendance représente un défi pour les coiffeurs, qui ont du mal à attirer une clientèle adepte du « DIY ». Notre étude de marché met en évidence une diversification croissante des services proposés par les coiffeurs, dans le but d’attirer une clientèle de niche et de répondre aux nouveaux besoins. D’une part, les coiffeurs se tournent vers des prestations forfaitaires de beauté et de soins où 21% des salons de coiffure proposent des prestations haut de gamme/luxe. D’autre part, ils se concentrent sur des services spécialisés mettant en avant des techniques et des savoir-faire spécifiques, tels que les barbiers qui proposent une épilation au fil, ou bien des coiffeurs spécialistes du lissage brésilien.
Cette étude de marché révèle une hausse significative de la demande masculine pour les services de salons de coiffure, notamment en matière de coupe de barbe. En effet, 92 % des hommes âgés de 25 à 34 ans arborent désormais une barbe. De plus, les hommes sont de plus en plus enclins à investir dans des produits de beauté, et 53 % d’entre eux possèdent des produits spécifiques pour la barbe en 2021. Le nombre de barbiers a connu une croissance considérable, avec presque un doublement du nombre de boutiques chaque année en France, certains établissements s’implantant même dans des Fitness Park (Xerfi). Les barbiers connaissent l’une des plus fortes croissances du secteur, avec une moyenne de +6 % de croissance annuelle. Enfin, on observe l’émergence de salons de coiffure à prix abordables, notamment dans certaines gares et aéroports, avec la promesse d’une coupe faite en express.
Malgré ces difficultés, les perspectives des salons de coiffure sont globalement positives selon notre étude de marché avec une hausse de la croissance du chiffre d’affaires en 2024 estimée à +3,0% (Xerfi 2024). La demande croissante pour les produits éthiques naturels et bio ainsi que la hausse de la demande masculine offrent des opportunités pour ouvrir un salon de coiffure sans grandes difficultés. Dès lors, ces stratégies de ciblage de produits et de prestations jouent un rôle crucial dans la façon dont les salons de coiffure feront face aux défis actuels.
L’étude de marché consacrée aux salons de coiffure en France révèle un secteur dynamique, estimé à près de 6 milliards d’euros (Xerfi). Ce marché compte environ 100 000 établissements dédiés à la coiffure, dont 26 % opérant sous le modèle de la coiffure à domicile. Cette prestation a connu une croissance significative depuis l’introduction du statut d’auto-entrepreneur en 2009, et elle représente désormais plus d’un quart de l’ensemble du secteur.
Dans le secteur des salons traditionnels, les enseignes restent minoritaires ne représentant que 12 % des salons. Pour autant, elles génèrent une part croissante du chiffre d’affaires global représentant près de 45 % des revenus du secteur en 2021. Les leaders du marché sont des groupes multi-enseignes tels que Provalliance (Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue, etc…), Groupe VOG (Tchip Coiffure, Shampoo Expert, Vog Coiffure, etc…) et Pascal Coste (Pascal Coste, Shampoo Expert, People Coiffure, etc….). Ensemble, ces trois acteurs regroupent plus de 2 700 salons sous enseigne à travers le territoire Français (Xerfi). Le succès de ces entreprises repose sur une combinaison d’innovations produits, de force de marque et de stratégie commerciale.
Ces salons de coiffure représentent 8% des structures présentes sur le territoire français (Xerfi). Étant sous la forme de chaînes de coiffure, les franchisés jouissent d’un accompagnement personnalisé et d’une visibilité très importante. Leur accès à des ressources financières abondantes leur permet ainsi d’offrir une large gamme de prestations.
Le spectre de la coiffure se compose principalement de salons indépendants, qui ne sont pas affiliés à des réseaux. Ces structures, caractérisées par leur flexibilité opérationnelle, emploient peu ou pas de salariés. Les prestations sont dans la majeure partie des cas uniquement sur rendez-vous. De même ces salons indépendants accordent une grande importance à la relation client. La clientèle fidèle est principalement constituée de résidents locaux habitués à fréquenter ces établissements. Cette dynamique reflète l’évolution des habitudes de consommation dans le secteur de la coiffure
En réponse aux évolutions sociétales et au vieillissement de la population, la coiffure à domicile réalisée par des professionnels a connu une croissance significative lors de ces dernières années, avec une progression de près de 50 %. La part des coiffeurs exerçant à domicile a ainsi augmenté de manière remarquable, passant de 21,5 % en 2015 à 27,7 % en 2021. Cette évolution témoigne donc de l’essor de ce modèle d’activité et de la préférence croissante des clients pour des services de coiffure personnalisés et flexibles. C’est pourquoi en 2021, elle représentait près de 26,3 % du tissu économique.
Les prix à la consommation des salons de coiffure ont connu des fluctuations notables au fil des ans. Selon les indices de prix basés sur une valeur de référence de 100 en 2017, le marché global a vu ses prix augmenter progressivement de 2017 à 2023. L’indice est passé de 100,0 en 2017 à 113,3 en 2024, avec une hausse annuelle significative de +2,9% en 2023 (l’Insee, 2023). Cette hausse des prix se justifie par l’augmentation des charges d’exploitation (loyers, frais de personnel, etc.). En dépit d’une inflation deux fois plus élevée, les prix des services de coiffure pour les consommateurs n’ont augmenté que légèrement au cours de la dernière année, avec une croissance de seulement 1,4 %. De nombreux salons n’ont répercuté que très partiellement la hausse des coûts dans leurs tarifs par crainte de perdre leur clientèle.
Le domaine de la coiffure est actuellement confronté à des défis majeurs en matière de recrutement. Les chiffres de Pôle Emploi sont alarmants, près de 10 600 postes de coiffeurs et esthéticiens sont à pourvoir en 2023. La cause directe de ce manque de personnel est l’absence d’apprentis en CAP coiffure. En effet, la filière a perdu près de 10 000 apprentis en 10 ans. Cependant, la filière CAP coiffure mise sur une spécialisation accrue en réponse aux tendances et besoins actuels, dans le but de relancer cette filière. Cette orientation se concrétise à travers des formations telles que coiffeur styliste-visagiste, technicien coloriste, barbier, socio-coiffeur ou enocre perruquier-posticheur.
Les prestations de coiffure demeurent le pilier du secteur, représentant 87% du chiffre d’affaires total. Les femmes jouent un rôle central dans cette industrie, contribuant aux deux tiers de l’activité. Parallèlement, la vente de produits de beauté (9%) et les prestations de barbier (2%) complètent ce panorama. Les enseignes, stratégiquement implantées dans les centres-villes et centres commerciaux, capitalisent sur des surfaces de vente plus vastes pour accueillir simultanément une clientèle toujours plus exigeante.
Un autre aspect essentiel de ce défi est l’attrait croissant pour les produits naturels, éthiques et bio. Les coiffeurs qui privilégient des techniques et des produits naturels, tels que les soins capillaires bio et les colorations végétales, rencontrent un succès grandissant auprès de la clientèle. Cette tendance reflète une prise de conscience croissante des consommateurs en faveur de l’environnement et du bien-être personnel. C’est pourquoi certains coiffeurs créent leur propre gamme de produits, par exemple des produits à base de CBD, dans le but de fidéliser au maximum leur clientèle.
Source : Dans le secteur de la coiffure, le modèle du « salon » remis en question (lemonde.fr)
L’ image de marque joue un rôle de plus en plus important dans la promotion professionnelle et le recrutement. Avoir une présence en ligne solide peut attirer l’attention des employeurs et des clients et elle en devient aujourd’hui indispensable dans le développement d’une identité de marque. Ainsi, les plateformes comme Instagram deviennent des outils de marketing puissants.
Les plateformes de mise en relation et de réservation en ligne sont devenues incontournables, offrant de nouvelles opportunités de croissance. Planity est un bon exemple de plateforme de mise en relation des salons de coiffure avec une nouvelle clientèle permettant d’augmenter de manière significative le nombre de prises de rendez-vous.
Le marché des salons de coiffure est donc un marché limité où les perspectives de développement sont étroites et se concentrent vers de nouveaux concepts qui tentent pour le mieux de s’adapter à la demande de ses nouveaux clients.
Dans cette brève étude de marché, SKEMA Conseil a mis en lumière un marché condensé dans lequel vous pourriez être confronté à une concurrence toujours plus adaptée aux nouveaux besoins. A cet effet, nous vous proposons de vous accompagner pour vous offrir la meilleure expérience de lancement de projet : Etude de marché, Business Plan… sont autant d’outils nécessaires à la réalisation d’un projet entrepreneurial personnalisé !
N’hésitez pas non plus à (re)découvrir notre site internet : SKEMA Conseil
Rédigé par l’équipe GROWTH.
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Comment avoir un excellent profil LinkedIn ? – Skema Conseil (groupeskemaconseil.com)
Étude de marché : matériel agricole en 2024 – Skema Conseil (groupeskemaconseil.com)