Le metaverse : un mot encore inconnu pour une bonne partie de la population. Un mot encore absent du dictionnaire français. Pourtant, le metaverse est au cœur des enjeux d’aujourd’hui et de demain. Le terme provient de la contraction des mots « meta » et « univers ». Il désigne un monde virtuel, fictif, connecté et totalement immersif dans lequel les utilisateurs évoluent sous la forme d’un avatar.
Selon Mark Zuckerberg, le PDG du groupe Meta, ex-Facebook, le metaverse pourrait générer « des centaines de millions de dollars » pour l’e-commerce. Meta a bien l’intention de se placer comme un acteur principal de l’espace virtuel : l’entreprise entend investir plus de 10 milliards de dollars dans le domaine. Certains ont peut-être du mal à se représenter la taille de ce nouveau marché, mais une chose est à retenir : c’est un marché colossal qui entend bien conquérir le monde entier. Ainsi, quand on voit que le concert de Travis Scott sur le jeu Fortnite a attiré plus de 27 millions de spectateurs en direct, on comprend l’envergure du metaverse.
De plus, le metaverse s’impose comme une vitrine de choix pour les entreprises. De la paire de Jordan, au trench Burberry toutes les marques auront la possibilité de commercer des articles sur ces plateformes. Sans parler des œuvres d’art virtuelles associées aux crypto-monnaies qui pourront circuler entre utilisateurs. Le metaverse promet de révolutionner l’e-commerce. De plus, Meta sait qu’il peut gagner très gros en dictant le futur des réseaux sociaux. Alors que les plateformes traditionnelles (Meta, Twitter, Instagram) voient le taux de nouveaux inscrits baisser à vue d’œil, le metaverse pourrait leur permettre de renouveler leur offre.
L’idée d’être transporté dans un univers virtuel séduit le grand public depuis déjà plus de 30 ans. Imaginé en 1992 par le romancier Neal Stephenson dans Le Samouraï virtuel, le concept de metaverse prend une place grandissante dans la culture occidentale avec des films comme Matrix (1999) ou Ready Player One de Steven Spielberg (2018). Par ailleurs, il est aussi présent dans la culture asiatique et notamment dans Sword Art Online (2013), un manga japonais à succès. Cette utopie appartient déjà à l’imaginaire collectif et semble s’inscrire dans un futur bien plus proche que l’on ne l’imagine.
Pourtant, l’idée du metaverse fait apparaître des doutes et des questions évidentes. Spielberg a déjà soulevé quelques problématiques à venir avec le metaverse dans son dernier film. Il met en évidence le paradoxe de la double vie virtuelle et réelle. Des vies qui s’enchevêtrent, se ressemblent, voire se confondent pour certains. Or, c’est avec Matrix que l’on s’approche le plus du côté dystopique du metaverse. Au-delà de confondre les mondes, certains pourraient abandonner leur vie « réelle » pour vivre pleinement dans leur monde virtuel.
Le premier obstacle rencontré est éthique. En effet, le groupe Meta envisage d’équiper ses casques Oculus d’un lecteur biométrique. Ces derniers visent à identifier, puis à reconstituer les traits et expressions de ceux qui les portent. Cela suppose alors une importante collecte de données, notamment biométriques, des utilisateurs. Vous l’aurez compris, Facebook étant déjà fréquemment blâmé pour une utilisation opaque des informations, la gestion des données risque d’être la pierre d’achoppement du projet.
Outre cette difficulté, se pose également le problème des cyberattaques, dont l’essor ces dernières années pourrait inquiéter les potentiels utilisateurs. Il y aura bel et bien une réelle attente de sécurité, à laquelle le groupe se devra de répondre. Enfin, la dernière exigence sera environnementale : qui dit données, dit stockage, et qui dit stockage dit énergie. Les Datacenters dédiés à ce nouvel univers seront nécessairement très énergivores, ce qui, à l’heure de la transition énergétique et de l’éveil d’une conscience environnementale commune, soulèvera inéluctablement des contestations.
Rester attentif à l’évolution du marché metaverse est un enjeu majeur pour les grands groupes, les PME et les entrepreneurs. Pour cela, Skema Conseil propose un service de veille concurrentielle afin de rester au courant de tendances et des opportunités de ce marché des plus lucratifs.
Rédigé par Jules Doulaud
Découvrez nos prestations : ici
Pour aller plus loin: