Que l’on soit diplômé d’une école de commerce ou d’une université renommée, un recruteur a souvent des a priori sur le candidat avant même qu’il ait passé la porte. Dès lors, comment éviter d’être catégorisé par le classement de son école ?
Les compétences techniques et pratiques ne suffisent plus dans un monde de plus en plus incertain et complexe évoluant à la vitesse du numérique. Les managers de demain devront à tout prix acquérir des soft skills s’ils veulent rester compétitifs face aux étudiants de Grandes Écoles françaises et étrangères concurrentes.
Avant toute chose, l’étudiant doit prendre confiance en lui par des exercices pratiques de communication et d’éloquence. Il s’agit entre autres de contrôler son débit de parole et le rythme de sa respiration, savoir mettre de l’emphase sur certains termes et adopter un ton convaincant.
Une fois cette assurance intériorisée l’étudiant doit mettre en avant ses soft skills, que l’on appellera ici les codes du monde du travail ou encore le langage professionnel. Notamment avec des expressions anglicisées, des tournures de phrases à apprendre par cœur. En effet, un pitch de présentation doit débuter avec 30 secondes de « par cœur » qui donneront davantage confiance en soi. Le reste du pitch doit être adapté à la cible, ici le recruteur. L’important est d’être clair tout en restant concis.
Les soft skills concernent aussi la capacité managériale à être fédérateur, savoir développer la créativité des collaborateurs et l’empathie.
Pour cela il faut être bienveillant, généreux et surtout avoir une écoute active. La capacité à se former continuellement est également primordiale. Il faut sans cesse approfondir ses connaissances et surtout les partager avec son équipe. Ces compétences sont valorisées en entreprise et peuvent très bien être mises en avant lors d’un entretien. Il faut garder à l’esprit qu’un recruteur occupe un tel poste pour ses aptitudes à déceler les compétences des postulants.
Ce que l’on demande le plus au candidat en entretien, c’est de montrer une certaine preuve de maturité (initiative, humilité et discernement) ainsi que des compétences de communication. Ce domaine s’avère décisif dans un monde où les individus dialoguent davantage virtuellement et où l’information est en surabondance. Par exemple apprendre de ses erreurs ou adopter une attitude proactive face aux difficultés et challenges qui s’annoncent sont des comportements très recherchés et appréciés.
Mais comment acquérir toutes ces expériences personnelles, ces soft skills ? Tout simplement en tirant un maximum parti des expériences de stages, des expériences bénévoles et des activités extra-scolaires (théâtre, sport) qui permettent de se développer sur le plan personnel.
Les soft skills regroupent également le savoir être. En effet les compétences techniques n’exlueront jamais la nécessité d’adopter une attitude et un comportement professionnel.
Au début de sa carrière, un récent diplomé sera automatiquement catégorisé selon son école comme en attestent les grilles salariales utilisées par les recruteurs. Néanmoins, tout parcours peut être valorisé par des stages très qualifiants ou des expériences de longues durées à l’étranger.
Par exemple le WWOOFING consiste à travailler bénévolement dans un ferme biologique en étant exonéré des charges d’habitation et d’alimentation. Cette expérience permettrait de développer le partage, d’améliorer son anglais et d’avoir le goût du travail.
Les expériences autres qu’académiques ont beaucoup de valeur pour les recruteurs et inspirent les collaborateurs, elles permetent de gagner en légitimité et ne pas être uniquement catalogué selon son école.
Ces qualités sont très appréciées en entretien, elles ne font pas tout, mais elles donnent un réel avantage comparatif.
L’une des autres qualités valorisées chez un candidat est son esprit d’équipe. Il se développe à travers ses différentes expériences personnelles et professionnelles mais passe avant tout par une bonne stratégie de communication au sein de son équipe. Il est nécessaire de savoir travailler en équipe, d’avoir un bon relationnel, de se délester des préjugés et d’accepter l’autre tel qu’il est.
En effet, les managers de demain devront être des knowledge managers, capables d’utiliser des outils et programmes de communauté et de collaborer avec des équipes à distance. L’objectif est de developper une efficacité pérenne et d’améliorer la satisfaction des collaborateurs au sein de la structure.
Les connaissances tacites doivent être partagées et développées à travers des réseaux de connaissance par exemple.
Le knowledge management doit être formalisé au maximum pour que le partage d’informations pertinentes devienne quasi-systématique. L’intégration d’outil de knowledge management aux ERP des entreprises est donc devenu la norme.
Nous avons tous besoin d’un partage de la connaissance surtout en période de guerre de l’information. Cette dernière est coûteuse et la transmission de connaissances pourrait rapidement le devenir si les managers n’appliquent pas les outils adéquats.
Les softs skills sont nécessaires au dépassement des difficultés que représentent la recherche de stage ou d’emploi et la discrimination en entretien selon le classement de son école. Le knowledge management permet de développer ces softs skills ainsi que toutes les expériences personnelles qui viennent enrichir la personne. Ce processus interdépendant, à l’aide d’un développement de soft skills, permet de collecter plus facilement les informations, de se les approprier et de les exposer face aux recruteurs.
Tous ces éléments feront de vous le manager de demain et vous donneront un atout de taille lors d’un recrutement. Les compétences humaines, et notamment communicatives, sont porteuses d’avenir dans un environnement de plus en plus technique et virtuel
Par Ilhan Ghermi, Chargé de Développement Commercial à Skema Conseil Paris