Et si demain des secteurs entiers comme les transports et l’industrie ne fonctionnaient plus grâce au pétrole, mais avec de l’hydrogène ? L’objectif : substituer la vapeur d’eau aux émissions de CO2. C’est pour cette raison qu’il faut dans un premier temps distinguer l’hydrogène « vert » issue des énergies décarbonées, plus propre que son homonyme, l’hydrogène « gris » issue des énergies fossiles. Actuellement, 95% de l’hydrogène est produit à partir d’énergies polluantes. Face à l’urgence climatique, c’est évidemment le développement de l’hydrogène vert qui nous intéresse.
Le sujet est d’actualité et la classe politique commence à anticiper les enjeux que représente l’hydrogène vert. Ainsi, le 9 septembre 2020, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili et le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire ont présenté la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné ou hydrogène vert.
Afin de produire de l’hydrogène vert en grande quantité, la France espère débloquer plus de 7 milliards d’euros qui permettront de développer les infrastructures nécessaires d’ici 2030. En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a annoncé un plan de 9 milliards d’euros avec la même ambition, exploiter ce vecteur d’énergie.
En France, les transports et l’industrie sont responsables de presque 50% des émissions de Co2. L’hydrogène représente une opportunité pour décarboner ces secteurs. Techniquement, c’est déjà possible notamment pour le groupe Alstom qui expérimente un train à hydrogène. Le groupe a déjà reçu des commandes d’une quarantaine de trains pour 2022. Un autre exemple, Airbus qui travaille sur un avion « zéro émission » ou encore Mercedes sur un concept de camion à hydrogène avec 1.000 km d’autonomie. Faire de l’hydrogène un des outils principaux de la lutte contre le dérèglement climatique se présente donc de plus en plus comme une solution évidente pour la classe politique et les industriels. Les acteurs de l’industrie pétrolière préparent eux aussi cette transition énergétique bientôt obligatoire en investissant en masse sur le secteur.
Effectivement, l’hydrogène vert fonctionne sur les plans théorique et technique mais c’est sur les plans économique et industriel que les premières limites apparaissent.
Par exemple, le développement à l’échelle industrielle. Pour utiliser de l’hydrogène vert, les électrolyseurs, nécessaires au processus, exigent des dimensions très importantes, bien plus encore que celles d’un réacteur nucléaire ! L’hydrogène est un gaz 11 fois plus léger que l’air et nécessite donc de grands volumes de stockage. Il faut aussi déployer le réseau qui permettra l’acheminement de l’hydrogène jusqu’aux industries. Cet enjeu nécessite une concertation européenne.
Enfin l’un des derniers enjeux concerne évidemment le prix. Selon la Commission Européenne, à 5 euros le kilo, l’hydrogène vert est encore trois fois plus cher que l’hydrogène polluant. Les industriels cherchent donc à faire chuter cette barrière, notamment à travers la réduction du prix des énergies renouvelables, nécessaires à la création de l’hydrogène vert. Pour compléter ces mesures, le carbone pourrait être pénalisé en subissant de lourdes taxes à l’avenir.
On estime qu’il faudrait encore 70 milliards d’euros d’investissements dans les infrastructures liées à l’hydrogène, un chiffre qui semble important mais, qui en réalité ne représente que 5% des dépenses énergétiques mondiales. Ainsi, suivre l’évolution du secteur pour les grands groupes comme pour les PME et les entrepreneurs reste un enjeu majeur. Hier comme aujourd’hui, se tenir alerté est le meilleur moyen d’anticiper l’évolution du secteur énergétique . C’est pourquoi Skema Conseil propose un service de veille concurrentielle, juridique et sectorielle afin de toujours avoir un coup d’avance.
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Rédigé par Loan POUZET
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