Mardi 17 octobre, le groupe Skema Conseil, composé des trois Junior-Entreprises de Skema Business School, a organisé une conférence tri campus avec des intervenants experts afin d’expliquer aux étudiants et professionnels présents les défis des entreprises face à la RSE. Cette conférence a été organisée par Sébastien Nani (Responsable Développement Commercial de Skema Conseil Nice), Alexane Tassain (Trésorière de Skema Conseil Lille) et Nicolas Tête (Chargé Development Commercial de Skema Conseil Paris).
Trois intervenants ont été conviés afin de débattre sur le sujet: Flore Augé, responsable RSE du groupe Danone France, à Lille; Carole June, fondatrice de Joone, à Paris; Sébastien Grandfils, manager chez Goodwill Management, à Sophia.
Plusieurs thèmes ont été abordés tels que : la prise de conscience de la RSE, les bénéfices de cette dernière, les actions qu’une entreprise peut mettre en place, et les raisons pour lesquelles certains grands groupes ont décidé de ne pas effectuer cette transition.
La RSE est aujourd’hui un enjeu primordial pour les entreprises. Bien que la terminologie existe depuis peu, le concept remonte déjà à une quarantaine d’années. Pensons en effet au discours prononcé par Antoine Riboud (PDG de Danone) aux Assises Nationales du CNPF le 25 octobre 1972 à Marseille qui soulignait déjà que « la responsabilité de l’entreprise ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise. Il n’y a qu’une seule terre. ». Responsabilité sociétale de l’entreprise ou responsabilité sociale de l’entreprise ? Qu’importe, l’idée est la même : prendre en considération l’impact de l’activité de l’entreprise sur son environnement.
Sébastien Grandfils (manager chez Goodwill management) propose une définition de la RSE : « c’est un outil qui vise à prendre soin de ce qui crée de la valeur ». Or, ces éléments environnementaux et sociaux ne sont pas pris en considération dans les dépenses d’entreprise, alors que personne n’ignore leurs enjeux économiques. La RSE ne prétend pas à une augmentation exponentielle du chiffre d’affaires mais vise plutôt une production intelligente qui intègre vertueusement l’ensemble des parties prenantes.
Flore Augé, Carole Juge et Sébastien Grandfils s’accordent sur le caractère « égoïste » de leur choix de faire de la RSE. Tous trois ont en effet privilégié leur envie d’évoluer au sein d’un environnement respectueux du consommateur, des différents partenaires de l’entreprise et de l’environnement. Cette démarche innovante se traduit ainsi par un engagement, celui de faire du « positive business ».
Le choix de la RSE peut ainsi avoir de multiples raisons mais gardons à l’esprit que les entreprises faisant de la RSE sont souvent les plus rentables. Le lien de causalité reste cependant indéterminé. Il est dès à présent urgent de choisir dans quel environnement social et économique nous voulons évoluer.
De nombreuses marques ont été critiquées par les consommateurs, voyant la RSE comme un simple moyen d’améliorer leurs performances économiques. Alors la RSE ne sert-elle pas finalement à améliorer l’image des entreprises (Greenwashing) ? Les trois intervenants s’accordent à dire que non. La démarche RSE correspond à une réelle prise de conscience globale des répercussions de toutes les décisions prises au sein des départements des entreprises sur leur environnement et auprès de leurs parties prenantes. Ainsi pour Sébastien Grandfils, la RSE est un « outil visant à prendre soin de ce qui crée de la valeur comme le capital humain ». La fondatrice de Joone, quant à elle, voit la RSE comme une plateforme riche permettant l’innovation et la durabilité d’un modèle économique. Néanmoins, elle souligne que pour les PME, le choix de la RSE n’est pas simple : sur le court terme, la RSE s’accompagne de frais financiers significatifs que peu de PME arrivent à soutenir.
La démarche RSE s’étend de plus en plus aux grandes entreprises qui prennent conscience de leur rôle au niveau planétaire. Le poste de Flore Augé au sein de la multinationale Danone en est d’ailleurs la preuve. Elle souligne le fait que de plus en plus de grandes entreprises font de réels efforts en matière de RSE, notamment Evian qui souhaite s’affirmer en tant que première marque neutre en carbone d’ici 2020. Carole Juge développe enfin l’idée d’une corrélation entre performance économique et RSE : pour elle, les grandes entreprises qui, aujourd’hui, « ne s’engagent pas dans la RSE sont vouées au déclin ».
Skema Conseil NSA