Alors que la procédure APB (Admission Post Bac) a été qualifiée à de nombreuses reprises d‘ »échec politique » par la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, le gouvernement a inauguré cette année une nouvelle plateforme permettant aux étudiants de Terminale de saisir leurs vœux d’orientation : ParcourSup. Annoncée par le gouvernement comme novatrice et plus juste grâce au changement d’algorithme, ParcourSup a été accueillie comme un vent de fraîcheur après l’utilisation archaïque d’APB, plateforme vieille de plus de 10 ans.
Cependant, le 22 mai 2018, plus de 810 000 candidats de ParcourSup se sont retrouvés face à leur avenir étudiant et le constat était plutôt alarmant : la moitié des candidats s’est vue attribuer des choix d’orientation tandis que l’autre moitié était toujours sur liste d’attente. Au 8 juin, dix jours avant le début des épreuves du baccalauréat, plus de 200 000 élèves étaient toujours dans l’angoisse de savoir dans quelle voie ils allaient poursuivre leurs études supérieures.
Bien que ParcourSup soit encore à l’heure actuelle, un sujet de débat divisant l’opinion publique et que certains nostalgiques entonnent déjà le refrain du « c’était mieux avant », ce qu’on appelle communément les EdTech ont fait du digital une opportunité d’apprendre à chaque instant. Les EdTech, acronyme désignant littéralement les technologies de l’éducation en anglais, rassemblent l’ensemble des organisations comprenant un savoir-faire technologique dédié à faciliter la connaissance, l’apprentissage et la transmission de connaissances. Ces technologies ont ainsi permis de faire plus facilement la passerelle entre outils classiques et numériques.
L’univers de ces EdTech englobe une réalité diverse. En effet, une cartographie de l’écosystème des startups EdTech en France montre que ces nouvelles technologies éducatives s’exercent dans des secteurs variés : de l’apprentissage des langues en ligne dès la maternelle aux MOOC en passant par les serious games, nombreuses sont les facettes de l’éducation réinventées par les EdTech. L’introduction en France de celles-ci s’est notamment illustrée par la mise en place de tableaux blancs interactifs dans les écoles primaires et secondaires, qui ont permis de répondre aux problématiques de concentration, d’adaptabilité aux nouvelles technologies et d’interactivité.
Cependant, encore sous-capitalisé, le marché EdTech français ne représentait qu’un investissement de 40 millions d’euros en 2015 pour un investissement total de 1,8 milliard d’euros en direction des jeunes entreprises. Cette sous-capitalisation explique l’absence d’entreprises françaises dans le classement EdTechXEurope, sommet européen rassemblant chaque année les entreprises EdTech les plus prometteuses. Néanmoins, l’éducation est le premier poste de dépense de l’État français avec un budget dépassant les 50 milliards d’euros, on peut ainsi légitimement s’attendre à ce que les EdTech gagnent en maturité chaque année.
Le gouvernement actuel ne semble pas manquer de volonté de réformer l’éducation, reste à savoir comment. Les EdTech sont indéniablement au cœur de cette transformation, c’est pourquoi le groupe Skema Conseil encourage leur développement notamment à travers le concours d’entreprenariat Les Tremplins de l’Innovation qui s’est tenu le mois dernier à Lille. Ce dernier a récompensé My Mooc, le « Trip Advisor » des MOOC, pour le Tremplin de l’Education.
Article rédigé par Adeline Peich, chef de projet à Skema Conseil Paris.