En Septembre 2015, l’ONU a défini des objectifs de développement durable ; réduire la pauvreté, assurer l’accès à l’eau pour tous, promouvoir une croissance économique durable… Ces objectifs s’adressent évidemment aux Etats mais également aux entreprises, à la fois en tant que soutient des gouvernements mais surtout pour leur propre croissance et leur pérennité.
Mais qu’entend-t-on au juste par développement durable ?
C’est d’abord une réponse aux crises sociales et environnementales, notamment dues à une mondialisation qui creuse le fossé entre pays riches et pays pauvres dans les années 1980.
Les problématiques se multiplient et il faut dès lors trouver une variante de développement pour nourrir une population de 9 milliards d’habitants en 2050 tout en leur assurant de bonnes conditions de vie.
Le développement durable est donc, comme le disait Brundtland, « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
Ce développement s’attache en particulier à 3 piliers ; un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.
L’enjeu est ici de savoir si une entreprise peut combiner réussite commerciale, respect environnemental et équité sociale ?
La réponse à cette question est OUI !
En effet, le développement durable, c’est d’abord réutiliser ce qui nous entoure plutôt que de chercher à créer ce dont on ne dispose pas. C’est notamment parler de bonheur avant de parler d’argent. C’est aussi ne pas être focaliser sur le PIB mais s’intéresser à l’IDH, au bien-être et à l’empreinte écologique.
Mohammad Yunus, par exemple, est un pionnier en la matière. Partisan du microcrédit pour donner une chance à chacun d’emprunter et de réussir, Yunus à créer le Social Business. Pour lui, il ne faut pas que l’argent soit une fin en soi ; ainsi, un social business est une organisation, une entreprise où on ne distribue pas de dividendes et où tous les profits sont donc réintégrés pour trouver des solutions aux problèmes quotidiens. Yunus fonde en 1977 la Grameen Bank afin d’élargir l’accès au capital pour les plus démunis du Bangladesh. Ce système, repris par exemple par l’association Babyloan créée par Arnaud Poissonnnier et Aurélie Duthoit, est un système bancaire fondé sur la confiance et la créativité. Ainsi, des milliards de dollars de prêts ont été réalisés avec un taux de remboursement de 99% !
A une échelle plus locale, Bon&Bien est aussi une solution aux problématiques actuelles de développement durable. En effet, ce social business réussit à la fois à réduire le gaspillage alimentaire mais aussi à embaucher des personnes en réinsertion professionnelle. Chaque année, en France, 150 kg par personne de denrées alimentaires consommables sont gaspillées. Créé par Thomas Pocher au E.Leclerc Templeuve, et en partenariat avec McCain, Randstad et les banques alimentaires, Bon&Bien retire les fruits et légumes considérés comme « laids » des rayons et récupère les écarts de triage des cultivateurs (utilité environnementale), puis les transforme en soupe sans coûts variables excessifs (utilité économique), le tout réalisé par des chômeurs de longues dates (utilité sociale).
Mais les premiers concernés par le développement durable sont les firmes multinationales ! Ce sont à elles de montrer l’exemple et d’impulser le changement.
Ainsi, Veolia a pris compte des mesures instaurées par l’ONU et utilise leurs objectifs comme cadre d’organisation. Comme le dit Annabelle Guillet, Directrice Assurance QSE (Qualité, Sécurité et Environnement) et Responsabilité Sociale d’Armor group, une entreprise nantaise spécialisée dans les technologies d’impression et d’enduction fortement impliquée dans une démarche RSE, ces objectifs « permettent de faire comprendre le rôle et la responsabilité de l’entreprise dans le développement durable au niveau global ».
Les enjeux du développement durable, en chiffres, qui montrent les problématiques mondiales à surmonter :
Rédigé par Romain Pocher, chargé d’Expertise Clientèle à Skema Conseil.