Qu’est-ce que la fabrication additive ?
La fabrication additive, plus connue sous le nom « d’impression 3D », est une méthode de fabrication qui s’oppose à la fabrication soustractive. Elle consiste en l’ajout successif de matière à partir d’un modèle 3D. Créée il y a 25 ans, il n’était alors possible d’utiliser qu’un plastique fragile semi-transparent. Cette méthode s’est largement développée et permet aujourd’hui de produire des pièces industrielles avec un niveau élevé de complexité de conception à moindre coût en utilisant des matériaux adaptés aux demandes.
La FA a plusieurs avantages :
– Un prototypage rapide : les industriels sont capables de diminuer le temps de création de prototype pour effectuer ensuite tous les tests nécessaires avant leur mise en production. Cela réduit la phase de développement du produit et constitue un gain de temps non négligeable.
– Une personnalisation des pièces : l’impression 3D permet de personnaliser les pièces fabriquées en fonction du besoin avec une plus grande complexité et sans perte de temps.
– Une relocalisation industrielle : les industriels peuvent désormais fabriquer les pièces dont ils ont besoin à moindre coût sans exporter leur production. C’est ce que souhaite faire Apple en relocalisant 30% de sa production initialement en Chine vers les États-Unis.
– La fabrication de nouvelles pièces : grâce à l’ajout successif de matières, il est possible de fabriquer des pièces qui n’étaient pas réalisable avec une autre technique de fabrication. De plus, cela permet de faire des gains de poids de l’ordre de 60%.
Cette méthode, considérée comme plus révolutionnaire qu’internet (on parle même de 4ème révolution industrielle), est utilisée dans de nombreux domaines tels que l’aéronautique, la dentisterie, les implants chirurgicaux, l’automobile ou encore les produits de luxe.
Un exemple : L’industrie aéronautique et spatiale
L’innovation est au cœur de l’industrie aérospatiale, leader en matière d’innovation technologique.
La fabrication additive constitue un enjeu important dans le domaine aéronautique. Elle est particulièrement pertinente au sein de cette industrie car elle a besoin de produire des pièces complexes en faible quantité.
Elle pourrait permettre de répondre à un défi majeur que représente l’allègement des avions pour réduire leur consommation de carburant.
La fabrication additive métal consiste à fabriquer une pièce couche par couche à partir de la fusion de poudre métallique par un faisceau laser. Elle pourrait être une solution à l’allègement des matériaux car elle permet de concevoir des pièces plus légères.
Avec cette nouvelle technologie c’est toute la conception de l’avion qui va évoluer. Et les entreprises aéronautiques l’ont bien compris. Dassault Aviation a investi 25 millions d’euros
pour la mise en place d’un d’une plateforme industrielle spécialisée dans le secteur de la 3D. Elle devrait être opérationnelle d’ici 2022.
Ainsi la fabrication additive semble constituer une véritable évolution pour le monde industriel. On peut même imaginer dans un futur proche que les consommateurs seront capables de produire leur produit eux-mêmes en venant dans une « fablab » avec un modèle 3D.
Quel avenir pour la fabrication additive ?
Inconnue il y a 25 ans mais maintenant présenté comme une innovation majeure en termes de production industrielle, la fabrication additive intéresse de nombreuses entreprises. Cela peut se justifier par le fait qu’elle s’insère dans l’usine connecté, plus communément appeler industrie 4.0. C’est donc un ensemble d’innovation en grappe qui arrive aujourd’hui à maturation afin de rendre possible la fabrication en série. De plus, c’est l’ensemble de la chaine de la valeur qui est modifié et in fine tout le modèle économique de l’entreprise. Cependant, son importance est tel qu’il paraît difficile d’imaginer une entreprise faire l’impasse sur cette technologie.
Dans un monde où la data est le nouvel or noir de l’économie numérique, où les consommateurs veulent de la personnalisation et que les industrielles veulent de la complexité. Tout laisse présager un avenir radieux pour cette technologie. Cependant, il faut que les compétences humaines suivent. Une étude publiée par Mazars lance l’alerte sur le niveau de compétences quand il est question d’industrie 4.0. Il en ressort que c’est la deuxième préoccupation des dirigeants après les cyberattaques. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’université Paris-Dauphine a lancé un « certificat industrie 4.0 ».
Ainsi, les entreprises ont tout intérêt à investir dans cette technologie car elle risque de devenir un facteur clé de succès dans un futur très proche mais cette transition doit se faire de manière à anticiper de nombreux enjeux et notamment en termes de gestion des ressources humaines.
Coraline BERTRAND, Responsable Communication chez Skema Conseil NSA en collaboration avec Yann BLAEVOET, Chargé de Developpement Commercial chez Skema Conseil Lille.