La blockchain est une technique sécurisée de stockage et de partage de l’information numérique. Elle ne repose pas sur un serveur central, mais sur un ensemble d’ordinateurs : littéralement une “chaîne de blocks”. A l’origine, les réflexions qui ont mené à sa création se basaient sur l’idée utopique d’obtenir un système de partage de l’information. Il devait être universel, détenu par chaque individu, et surtout infalsifiable. Depuis les années 90, le concept s’est concrétisé grâce aux révolutions du numérique.
Créé et mis en place en 2008 par Satoshi Nakamoto, le pseudonyme à l’origine de la célèbre cryptomonnaie du Bitcoin. Par la suite, la puissance de la blockchain se développe de manière exponentielle. Ceci grâce au partage de la puissance de calcul des plus de 20 milliards d’appareils connectés à Internet. Après l’explosion du cours du bitcoin en 2017, la blockchain connaît une notoriété d’autant plus grande que son utilisation est désormais possible par tous. Ainsi, comment la blockchain pourrait transformer notre société ?
Les contrats intelligents (ou “smart contracts”), associés à la blockchain ouvrent une multitude de possibilités et donnent un nouvel intérêt à la technologie. En effet, ces contrats rendront l’algorithme plus intelligent. Associés avec des systèmes d’intelligence artificielle, ils pourront réaliser des tâches automatisées. Ainsi, cette technologie offre un gain de temps et une facilitation des formalités administratives très importante pour ses utilisateurs.
Lorsque l’on se renseigne sur ces smart contracts, un exemple probant revient très régulièrement.
Aujourd’hui, les compagnies aériennes vous promettent des remboursements partiels ou totaux dans le cas où les retards de vols sont importants. Cependant, les formalités administratives sont lourdes. Vous n’obtiendrez votre remboursement que lorsque toutes les informations nécessaires auront été vérifiées, par des services parfois différents. Sans oublier que ces démarches sont également coûteuses pour les entreprises.
A présent, imaginons que toutes ces informations soient stockées sur une blockchain. Un algorithme permettrait de calculer les retards de vols, de les corréler avec les informations personnelles des voyageurs de cet avion, ainsi qu’avec les modalités de remboursement. En ce sens, la création de cet algorithme remédierait à toutes ces contraintes. Le remboursement pourrait ainsi être effectué alors même que vous n’êtes pas sorti de l’avion.
La blockchain étant un système détenu par une multitude de serveurs, il est impossible pour un organisme ou un Etat de falsifier les données renseignées. En effet, celles-ci appartiennent à tous les utilisateurs.
Cela apporte ainsi une sécurité à la population dans les pays aux gouvernements instables par exemple. Imaginez que vous viviez dans un régime totalitaire, et que le gouvernement se permette de modifier votre cadastre dans le but de vous retirer votre propriété. Aujourd’hui, aucune institution ne serait capable de s’opposer à ce genre de manipulation. Car impossible de remettre en cause les paroles de ces régimes totalitaires. Le blockchain apparaît comme un registre sécurisé permettant la protection de ce genre de données, non contrôlées par un quelconque organisme. (Etat, entreprise…)
C’est dans cette démarche, que le Ghana a ainsi créé un registre décentralisé fonctionnant grâce à une blockchain. Ce registre permettant de certifier l’existence de titres de propriété.
Bien que le fonctionnement de la blockchain repose sur une multitude d’appareils en réseau et non sur des serveurs contrôlés par des organismes publics ou privés, son exploitation nécessite tout de même des interfaces dont le contrôle n’appartient pas à l’utilisateur. Ce dont la blockchain peut attester, c’est de l’identité et de l’instant où une information est renseignée. Néanmoins, rien ne contrôle la véracité de l’information elle-même. Seul l’utilisateur peut en juger. A l’heure de la prolifération des Fake News, ce libéralisme de l’information ne ferait qu’amplifier un phénomène déjà peu contrôlable. Sinon, c’est aux plateformes d’interface utilisateurs de trier l’information. Cependant, dans ce dernier cas, l’on retrouve les mêmes défauts que présente l’Internet des serveurs contrôlés par des administrateurs. C’est-à-dire de nouveaux intermédiaires n’assurant plus la transparence de l’information.
Bien que le fonctionnement de la blockchain repose sur une multitude d’appareils en réseau et non sur des serveurs contrôlés par des organismes publics ou privés, son exploitation nécessite tout de même des interfaces dont le contrôle n’appartient pas à l’utilisateur. La Blockchain atteste de l’identité et de l’instant où une information est renseignée. Néanmoins, rien ne contrôle la véracité de l’information elle-même. Seul l’utilisateur peut en juger. A l’heure de la prolifération des Fake News, ce libéralisme de l’information ne ferait qu’amplifier un phénomène déjà peu contrôlable. Sinon, c’est aux plateformes d’interface utilisateurs de trier l’information.Cependant, dans ce dernier cas, l’on retrouve les mêmes défauts que présente l’Internet des serveurs contrôlés par des administrateurs, c’est-à-dire de nouveaux intermédiaires n’assurant plus la transparence de l’information.
Alors, les manipulations des acteurs peu scrupuleux – notamment les États totalitaires – ne deviendront-elles pas encore plus transparentes aux yeux de tous grâce à cette technologie de partage et du libéralisme sans limites ?
Jimmy MOREAU, Chef de Projet pour Skema Conseil et Alexis CHABERT, Chef de Projet et RSE pour Skema Conseil