« Quel message veut-on communiquer au Consumer Electronic Show (CES) ? » s’est questionné Thomas Thelliez de Jooxter avant d’embarquer pour la 50ème édition de ce salon B to C à Las Vegas en janvier 2017. Cette startup propose un service de réservation de salles afin d’optimiser l’espace de travail en entreprise. Lors de ce salon professionnel des technologies numériques, jooxter a donc mis en avant le gain de temps et l’accès facilité aux services pour le collaborateur.
Pour son premier déplacement, Jooxter a constaté qu’ils étaient « allés au bout du monde mais que la moitié des gens qui sont sur les stands sont des grands groupes français ». En effet, Jooxter est l’une des 271 startups françaises qui étaient présentes à Las Vegas sur les 1000 participantes. Depuis 4 ans, de plus en plus d’entreprises françaises participent à ce salon, au point que cette année, la France s’est est arrivée en 3ème position en termes d’exposants après les Etats-Unis et la Chine. Cette croissance s’explique notamment par l’investissement de grands groupes comme Engie, La Poste ou le Crédit Agricole… Depuis deux ans, des grands comptes invitent des startups avec lesquelles ils sont en lien en leur offrant l’emplacement du stand.
Invitée par Engie et Leroy Merlin, frizbiz, startup présente pour la première fois cette année, a exposé sa plate-forme dédiée aux services de proximité pour l’habitat.
« Le CES nous apporte beaucoup de visibilité et permet une entrée en matière sur le marché américain » estime Augustin Verlinde CEO de Frizbiz. Le salon représente également une formidable opportunité pour « rencontrer des marques qui produisent des objets connectés et qui sont de potentiels partenaires », ajoute Jooxter.
C’est grâce à l’appui des grands groupes nationaux et de l’Etat que la participation française bat chaque année des records. La dynamique de la French Tech a été lancée par le gouvernement fin 2013 et les effets se sont fait sentir dès 2014. L’objectif est de renforcer la lisibilité et la cohérence des actions publiques en faveur des startups. Pour cela, les financements de l’Initiative French Tech sont dédiés aux accélérateurs (200M€) et à l’attractivité internationale (15M€) et s’inscrivent dans le Programme d’investissements d’avenir. L’ouverture du plus gros incubateur du monde à Paris en 2017 fait partie de ce programme. Les startups apprécient et plus particulièrement Jooxter. Cette startup a fait partie des 12 stands retenus pour la visite de la délégation ministérielle avec à la clef un contact pour développer le business.
Mais Las Vegas, c’est aussi le monde des paillettes. Les Français ont un savoir-faire et « les soirées French Tech ne sont pas élitistes. Tout le monde est French Tech en fait et c’est ça qui est bien ! Ce n’est pas un club fermé et c’est ça qui est génial car tu te trouves à côté de Pierre Gattaz, Axelle Lemaire, Xavier Bertrand […] Donc c’est très ouvert, simple et facile d’accès. C’est un mouvement naturel. » note Frizbiz.
Ces deux startups d’Euratechnologies ont su tirer parti de leur déplacement : « On rentre et on a déjà 50 cibles potentielles, on connait leur projet, pourquoi ils sont venus nous voir. Cela nous permet d’aller très vite, d’être réactifs. Donc on les a relancés … » s’enthousiasme Jooxter. Leur participation à l’édition prochaine dépendra toutefois de leur retour sur investissement…
Rédigé par Mathilde Danvers, chargée d’expertise clientèle à Skema Conseil.